Robert Motherwell, né le 24 janvier 1915 à Aberdeen (État de Washington, États-Unis) et mort le 16 juillet 1991 à Provincetown, dans l’État du Massachusetts, est un peintre, graveur et éditeur américain associé à l’expressionnisme abstrait.
Son père, banquier, est d’origine écossaise et sa mère, irlandaise. Son patronyme est d’origine médiévale écossaise et provient d’un village où se trouvait un puits très connu des voyageurs et appelé « le puits de la Sainte Mère » (« Mother-Well »). Il est fils unique.
En 1918, la famille s’installe à San Francisco (Californie). Il étudie quelque temps la peinture au San Francisco Art Institute puis il entre à l’Université Stanford de Palo Alto (Il obtiendra le Bachelor of Arts de philosophie en 1937). Il s’intéresse également à la musique et rédige un mémoire sur la relation de Eugene O’Neill et la psychanalyse.
Au cours de l’été 1935, Robert Motherwell fait son « tour d’Europe » : la France, où il rencontre les surréalistes et expérimente l’écriture automatique, l’Italie, la Suisse, l’Allemagne, la Belgique et l’Angleterre. Après des études de philosophie à l’université de Harvard de Cambridge (Massachusetts), il écrit une thèse sur le journal d’Eugène Delacroix.
Il revient à Paris en 1938 et traduit le livre de Paul Signac D’Eugène Delacroix au néo-impressionnisme. En 1939, il expose pour la première fois à la galerie Raymond Duncan, un compatriote.
De retour aux États-Unis en 1940, Robert Motherwell s’installe à New York. Il étudie l’histoire de l’art à l’université Columbia. Il retrouve en 1941 les surréalistes exilés André Breton, Marcel Duchamp, Max Ernst, André Masson, Matta, Yves Tanguy. Il publie dans la revue surréaliste VVV que dirigent Breton, Ernst, Duchamp et le peintre David Hare, pratique l’écriture automatique avec Jackson Pollock et William Baziotes, joue aux échecs avec Max Ernst qui lui donne une sculpture et participe à l’exposition First Papers of Surrealism (1942). Il apprend la gravure avec le peintre suisse Kurt Seligmann et voyage au Mexique en compagnie de Matta. De cette période, il confessera en 1964, « n’avoir jamais été un peintre surréaliste car [il] n’acceptai[t] pas la signification que [le surréalisme] donnait à l’image3. »
En 1943, Robert Motherwell réalise ses premiers collages à l’invitation de Peggy Guggenheim qui compte les exposer dans sa galerie aux côtés de ceux de Baziotes et Pollock. En 1945 il dirige la publication d’une collection de textes théoriques sur l’art moderne européen sous le titre de The Documents of Modern Art. En 1946, il participe à l’exposition « Fourteen Americans » organisé par le MOMA de New York.
En 1948, avec Baziotes, David Hare, Barnett Newman et le peintre Mark Rothko, il fonde l’école « Subjects of the Artists ». Il commence un tableau intitulée Elegy consacré à la République espagnole de 1936. Ce tableau ne sera achevé qu’en 1976.
De 1950 à 1958, Robert Motherwell donne des cours au Hunter College de New York. Il représente les États-Unis à la Biennale de Venise de 1950 et celle de São Paulo en 1961.
En 1986, il reçoit la Médaille d’or du mérite des beaux-arts du Ministère de l’Éducation, de la Culture et des Sports espagnol
Analyse de l’œuvre
Associée à l’expressionnisme abstrait américain, la démarche intellectuelle de Robert Motherwell se caractérise par le large éventail de ses centres d’intérêt : la philosophie, la littérature symboliste, la psychanalyse et l’art oriental. Sa peinture va du lyrisme le plus violent à une sérénité presque austère. Le noir et le blanc ont été la base de Motherwell pendant plus de quarante ans : « le noir représente la mort, l’angoisse, le blanc représente la vie, l’éclat. »[réf. nécessaire]
Robert Motherwell appelle « extension de la division » la simultanéité de l’acte de peindre et de celui de dessiner. Il ne dessine jamais à partir de la nature mais à partir de la « vie » intime de l’esprit et des émotions. Il utilise le dessin pour trouver de nouvelles images ou pour résoudre des problèmes picturaux. Ce qu’il appelle des « gribouillis » lui sert à donner naissance à de nouvelles idées.
Barnett Newman disait que lorsqu’il lisait les écrits de Robert Motherwell, il apprenait ce que Motherwell avait lu, mais lorsqu’il voulait savoir ce qui concernait réellement Motherwell, il regardait ses tableaux5.
R. Motherwell : « Je commence à peindre sur le sol. La peinture, quand je peins à la verticale, goutte trop. On contrôle mieux la toile quand on peint à l’horizontale, et en même temps on a une vue moins restreinte. Je peux tourner autour, par exemple. Je m’acharne sur la surface plane et, miraculeusement, l’espace tri-dimensionnel prend une existence pour lui-même. Je finis par terminer le tableau à la verticale, debout. »
Exhibition Label
Throughout his career, Motherwell infused his work with human themes, autobiographical allusions, and elegies of human loss and struggle. He considered the modern artist to be a traveler whose life was a spiritual voyage. For him Wall Painting III was both epic and joyous. He described the star-like ochre shape at the left as a figural form that pushes against boundaries.Its organic counterpart dances at the right in a celebration of life akin to figures in the great cutouts of Matisse. Flat, frontal, and expansive, it is a statement of personal and artistic confidence.
Modern Masters: Midcentury Abstraction from the Smithsonian American Art Museum, 2008
Gallery Label
In the early 1950s, Motherwell created works for two synagogues in the Northeast. The pieces were commissioned to symbolize the integration of these Jewish congregations into modern American life after World War II. Motherwell was not particularly religious, but he was interested in the idea of an « Absolute. » He used this word not only to refer to the spiritual but also to the strong contrasts of light and dark colors, absolutes that express extremes of human experience.
The radiant ochre shape on the left is both a stylized, six-pointed Star of David and a form that Motherwell called a « figure » in other paintings. On the right is a darker shape that the artist also described as a figure. If we read this image from right to left—as we would the Torah—the painting evokes the Jews’ passage from the darkness of the Holocaust to the joy of living freely and in obedience to the Commandments.
Motherwell fought against the tendency of modern artists to isolate themselves from the world while they searched for a pure art. He wrote in a private letter that he enjoyed collaborating with the synagogues, « neither for money nor fame, » but because he wanted to work with others « as one human being to another. »
Exhibition Label, Smithsonian American Art Museum, 2006