« C’est quand j’ai compris que l’art contemporain n’était pas de l’art, que je suis devenu artiste contemporain » : la formule est célèbre, elle est de Bertrand Lavier qui est donc devenu très vite l’un des trois ou quatre « artistes contemporains » dont la France se glorifie à l’international.

S’est ainsi mis en place, ces dernières décennies, par les actions conjuguées des appareils institutionnels et des logiques spéculatives, un puissant système de légitimation d’une non–création de type Lavier ou Buren… un système donc de délégitimation de la vraie création … un système d’un totalitarisme délirant et d’une terrible efficacité en termes de destruction du sens en art et de martyrisation des artistes.

Martyrisation des artistes et des vrais amoureux de l’art, soumis depuis 40 ans au terrifiant discours d’une idéologie ubuesque d’Etat… 40 ans de torture du sens et de bourrage de crane avec les produits détergents Buren, Supports-surfaces, art et langage, nouveaux réalistes, arte-povera, figuration narrative, etc… Autant d’opérations marketing intello-financières, dont on mesure aujourd’hui la mesquinerie, l’inanité et la misère de fond, quand on découvre la richesse réelle, la générosité et la luxuriance de la véritable création actuelle.

Alors oui, il faut délégitimer les systèmes de délégitimation de l’art. Il faut oublier ces fausses références, ces négativités et ces impostures dont on nous a gavés ad nauseam, et qui nous obstruent le regard… Il faut reconstruire de vrais réseaux et critères de reconnaissance sur une base de réalités tangibles. Il faut donc pour cela, montrer cette luxuriance, la révéler, en apporter la preuve par images… et internet nous permet cela…

Alors ne nous privons pas de faire circuler ces images, comme « arme de reconstruction massive », qui va nous libérer de 40 ans d’enfermement, de régression artistique et d’arrogance institutionnelle.

[Nicole Esterolle 2017]

 


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