Agnès Desplaces peint des silhouettes de personnages, des têtes ou des bustes, sans qu’il soit toujours possible de décider si le sujet nous regarde ou nous tourne le dos. Elle affectionne les formats carrés et une palette économe en couleurs. Dans son travail, il est question de masquage ou d’effacement, que ce soit par un jeu de barreaudage ou par une lente dissolution en halo de la forme dans le fond. Tout semble figé, comme s’il s’agissait d’une empreinte, dans un instant insaisissable, suspendu entre présent et passé. Agnès Desplaces nous invite à suspendre le temps, à nous en abstraire, à laisser nos soucis de côté, à nous arrêter et à nous poser, à mettre de côté nos facultés intellectuelles pour observer, sans préjugés, et laisser libre cours à notre sensibilité. Le flux temporel se mue alors en humanité. On pense à la réplique de Gurnemanz dans le premier acte du Parsifal de Wagner : « Ici le temps se mue en espace. »
Louis Doucet, macparis 2016
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