Yuliang Guan
Yuliang Guan
guan
autour du taureau

Monsieur Guan : C’est ainsi que je l’ai entendu nommer, par des Chinois et des Français qui le connaissaient de près ou de loin ou seulement de réputation. J’aimais déjà beaucoup son travail, pour ce que j’en connaissais et la découverte de son territoire et de ses multiples recoins, de ses objets amassés, de ses outils, de ses pinceaux et de ses pots de couleur me firent « sentir » l’homme que je devinais partout en filigrane et rencontrais parfois comme physiquement au bout d’un couloir, statue imposante qui regardait fièrement, droit dans les yeux, celui qui le guettait dans son espace si personnel.

Ses papiers, ses encres, ses nus étrangement familiers, ses personnages incongrus aux figures qui me renvoyaient à l’univers d’un Bosch d’au-delà des montagnes de l’Altaï et qui aurait beaucoup voyagé, me firent tourner la tête. Monsieur Guan est un homme de son temps. Né avec Mao, traversant la Chine révolutionnaire et ses différents cataclysmes, peignant tout imprégné de sa très ancienne culture, les marques « rustiques » de sa société, s’ouvrant peu à peu à d’autres marques venues du reste du monde, il foisonne, s’inspire, maîtrise, entrechoque et assimile mille formes nouvelles. Et reste Chinois, très Chinois. Même s’il a été présent sur des timbres officiels, il n’en n’est pas pour autant un artiste de l’officialité. Il est indépendant de cette indépendance qui fait que la Chine d’aujourd’hui compte des artistes, peintres, sculpteurs, écrivains, cinéastes de renommée mondiale que rien ne semble asservir à quoique que ce soit d’autre que leur profond enracinement dans une société multimillénaire, témoins, annonceurs de tous les changements. Monsieur Guan est l’expression même de tous ces possibles.

Pascal Aubier

YULIANG GUAN
YULIANG GUAN

Monsieur Guan, prince des nuées

Un flou si particulier

Des masses fluides s’amassent dans un nuage sombre. Semblable à l’aurore boréale, la lumière l’irradie dans des tons violacés. Toute cette poussière lavique semble suspendue à un point fixe, un personnage. Microscopique vêtu de blanc, il semble contempler cette immensité magique. Le paysage s’ouvre alors en majesté, permettant au regard d’apprécier l’ampleur de la composition.

Le paysage avec cascade, personnages et poème, rappelle l’iconographie de la peinture chinoise traditionnelle « shanshui ». Mais l’atmosphère ténébreuse évoque une crise atmosphérique inhabituelle dans la représentation du paysage traditionnel chinois. Cependant chez Guan Yuliang, la fluidité des teintes entre le noir et le blanc atténue l’humeur atmosphérique trahissant cette tension spirituelle étonnante et unique, qui lui est propre.

Avec la peinture à l’huile, sa palette rappelle les tons chauds des peintres cubistes, et les orangés ignés de Paul Klee. L’artiste pétrit les formes organiques, le corps humain réduit à sa pulsation dans un corps à corps qui s’écrase et se tasse dans la lascivité érotique.

Les taureaux qu’il décline dans des situations et des styles différents, tous aussi expressifs les uns que les autres démontrent la variété picturale dont Guan Yuliang est capable.

Le taureau rouge s’impose comme le souverain emblème de la puissante poésie extrême orientale de l’artiste. Guan Yuliang pourrait dire « Le taureau, c’est moi ».

Ileana Cornea

 

Yuliang Guan
Yuliang Guan

Yuliang Guan, veilleur d’humanité

Il a de nombreux amis et admirateurs en France, d’Ileana Cornea à Sophie Sainrapt, et tous seront présents, à l’Orangerie du Sénat, à Paris. Attention, ce sera somptueux et très court. Vernissage le 25 août, en fin d’après-midi. Yulian Guan sera là, bien sûr.

La puissance incantatoire de ces somptueux noirs blancs, éclatante et tragique, brûle l’étendue, et l’archaïque animalité éveille à vif nos profondeurs. Les nus sont superbes, intemporels, fins et classieux. Et quand Yuliang Guan, veilleur d’humanité, s’empare de la couleur, rêve et réalité sans fin s’étreignent. Exceptionnelle ouverture créatrice, de ses grandioses sombres dessins, superbes d’impact, jusqu’à ses peintures décapantes, voire scabreuses, à la singulière et fine chromatique.

Christian Noorberge

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