« L’ambivalence du langage pictural surpasse ici l’énigme du contenu et ouvre à la peinture ce nouvel espace de liberté où elle devient un art au même titre que la poésie. »
Biographie
Jheronimus van Aken est issu d’une famille de peintres originaire d’Aix-la-Chapelle (Aachen, Aken en néerlandais), qui s’installe vers 1423 à Bois-le-Duc (s-Hertogenbosch), ville de commerce et siège du gouvernement du Brabant-Septentrional, le surnom de Bosch provenant du nom flamand abrégé de cette ville. Il naît vers 1450–1455. Son père, Anthonius, installe en1462 l’atelier familial dans une maison située sur le côté est de la grand-place et baptisée, en l’honneur de son saint patron, In Sint Thoenis. C’est là que le jeune Jheronimus se forme, entre la fin des années 1460 et le début des années 1470, aux côtés de son frère aîné Goessen. Associé à son père entre 1474 et 1476, il disparaît ensuite des documents de Bois-le-Duc durant quatre ans, période pendant laquelle il aurait pu accomplir un tour de compagnonnage, c’est-à-dire un voyage destiné à compléter sa formation.
À son retour en 1480, Jheronimus travaille sans doute dans l’atelier familial, dirigé par Goessen depuis la mort d’Anthonius vers 1478. À la suite de son mariage en 1478 avec une riche aristocrate, Aleid van de Meervenne, qui lui assure une aisance financière et un statut social sensiblement plus élevé, il acquiert la maison In den Salvator, sise au nord de la grand-place. En1486, il entre comme « membre notable » dans la confrérie Notre-Dame6. Respectueux des usages, l’artiste participe aux« banquets des cygnes7 » et n’hésite pas à recevoir chez lui les membres de la confrérie, nouant ainsi des liens avec les plus hauts notables de la région. Il s’agit d’une association religieuse consacrée au culte de la Vierge, dont il devient le peintre attitré.
Il prend ainsi l’ascendant au sein de l’atelier familial, qu’il finit par diriger après la mort de Goessen en 1497. Il répond alors à une demande croissante et s’entoure de collaborateurs, documentés en 1503–1504, et parmi lesquels figurent ses neveux, Johannes (1470–1537) et Anthonis (1478–1516).
En septembre 1504, le gouverneur des anciens Pays-Bas, Philippe Ier le Beau, fils de Maximilien de Habsbourg, dont la cour est installée àBruxelles, verse à « Jheronimus van aeken dit bosch paintre dem[eurant] au boisleduc la somme de trente-six livres » pour « ung grand tableau de paincture de neuf pietz de hault et unze pietz de long ou doit estre le jugement de dieu assavoir paradis et infer ». Il s’agit du premier document dans lequel le peintre est désigné par le surnom « Bosch », forgé sur la base du nom néerlandais de Bois-le-Duc, au moment où il acquiert une réputation internationale.
Resté à Bois-le-Duc, le peintre travaille alors aussi bien pour la clientèle locale que pour la cour bruxelloise. Il meurt sans descendance en1516, probablement de la peste qui emporte également son neveu Anthonis. Sur le registre de décès, à côté de son nom est mentionnéinsignis pictor (« peintre célèbre »). Le frère aîné d’Anthonis, Johannes, prend alors, selon toute vraisemblance, la direction de l’atelier familial, tandis que Gielis Panhedel complète, en 1522–1523, les volets de Jérôme Bosch pour le retable de la confrérie de Notre-Dame del’église Saint-Jean.
En Espagne, Philippe II achète le cinq de ses peintures dont le triptyque du Chariot de foin et La Cure de la folie. Un vif intérêt pour son œuvre demeure jusqu’au xvie siècle, probablement favorisé par un resserrement des liens avec les Pays-Bas. Son œuvre se mélange à celle d’imitateurs et il faut attendre la fin du xixe siècle pour que des experts ou historiens d’art comme Justi, Baldass, Friedländer, Tolnay et Combe entreprennent de démêler la production de Bosch des multiples imitations qui en avaient été faites
https://fr.wikipedia.org/wiki/J%C3%A9r%C3%B4me_Bosch
Le Jugement dernier est un triptyque du peintre néerlandais Jérôme Bosch, peint après 1482. Il est actuellement exposé à l’Académie des beaux-arts de Vienne (Autriche).
Le revers des volets du triptyque présentent une scène en grisaille sur panneau, alors que l’intérieur a été peint selon la technique de l’huile sur panneau. Les volets droite et de gauche mesurent 167,7 × 60 cm chacun et le panneau central mesure 164 × 127 cm. Il ne doit pas être confondu avec le panneau fragmentaire connu sous le même nom et exposé à Munich (voir Le Jugement dernier (suiveur de Bosch, Munich)), ni avec une autre œuvre parfois attribué à un membre de son atelier (voir Le Jugement dernier (Bosch, Bruges))1.
Il présente plusieurs similarités avec Le Chariot de foin. Le panneau de gauche représente le Jardin d’Éden, dans la partie supérieure, Dieu est représenté assis au Paradis alors que des anges rebelles sont chassés du Paradis et transformés en insectes. Dans la partie inférieure, Dieu crée Ève à partir d’Adam, et en remontant dans le panneau on aperçoit Ève tentée par le Serpent (peut-être Lilith), et les deux sont finalement chassés par les Anges dans la forêt obscure symbolisant la noirceur et les péchés de l’Humanité. Sur le panneau central, Dieu, entouré par des saints juge les âmes. Sous lui un monde de chaos, consumé par le feu, où des démons saisissent des âmes. Sur le panneau de droite, est représenté l’enfer où les âmes damnées sont envoyées.