anne jebeily
anne jebeily

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D’où ça vient

Comme ça vient..d’où ça vient

Je dessine depuis toujours. D’abord dans les cahiers de textes et sur les papiers volants de mon enfance. J’ai été bercée par les images noires et blanches des portraits photographiques que mon père réalisait et que nous développions le dimanche. Mes parents m’ont donné le goût des livres, des arts. Mon oncle peintre aussi a été une source d’admiration.

Tout me venait et donnait du sens à ce que je voyais. une image, un mot, une histoire, une ombre, un rêve, tout se répondait.

De mon enfance je garde des souvenirs de forêts, de ruisseau, de champignon, de tapis aux motifs étranges , de grandes reproductions de peintres, des tables et bancs en granite du jardin, des vieux livres lus avant de savoir lire…

de l’autre côté de la mer, J’ ai imaginé. Mes ancêtres s’appelaient Achille, Athéna, Adon, d’autres n’avaient pas de noms, mais des profils, des corps,des décors

Puis, comme les ruines antiques d’une civilisation disparue, il reste des traces, comme là une colonne blanche, ici une sculpture sans bras, un morceau de mur, un objet magnifique dont on a perdu la signification alors que cette colonne était peinte de couleurs vives, que cette sculpture était parée, que cet objet était doté de pouvoir magique.. Dans mon travail, je pense que c’est la même chose. Il reste des traces, détournées de leur sens, comme cette mythologie imaginaire, des ancêtres que je j’ai inventé, de ce frère qui ne sera plus là. Et puis, je suis venue à traiter le visage, la peinture, le dessin.Le visage comme un paysage. Chaque portrait un monde, toute une histoire.
Le silence

Est venu le choix et l’engagement. Les Beaux-Arts m’ont fait grandir dans ma façon d’envisager la création, comme une recherche consciente et permanente.
Je n’ai jamais arrêté depuis lors. La création me porte, je la nourris et elle me nourrit en retour. Une longue entracte cependant, pour élever mes enfants.

Je suis venue à la peinture après les Beaux-Arts. Auparavant je mettais en scène de petits personnages, ombres, têtes en terre crue. La nécessité de créer m’ont amené à la toile, comme une maquette imaginaire de ce que pourrait être..Et toujours cette nostalgie de ce qu’était la peinture et le dessin au sens classique du terme.
Un questionnement profond sur le fini et l’infini. Inachevé, qui prend corps de façon visible. avec cette impossibilité d’y revenir.Pas de repentir.
Une peinture en appelle une autre.Une émotion insaisissable, un souvenir en apparition, une course contre le temps et hors du temps.. Mon atelier est dans ma tête, dans un carnet que j’emporte dans mon sac aussi. Je ne passe pas une heure sans penser à la toile en cours que j’ai laissé à la maison et qui m’attend.

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