Otto Wols
Otto Wols

Qu’est-ce qui fait la réussite d’un artiste ? Une oeuvre pertinente dans l’histoire de l’art certes, mais cela ne suffit pas. Si le marché de Picasso est florissant, c’est parce que, outre son génie, l’artiste a produit en quantité mais aussi parce que très tôt des marchands se sont occupés de sa postérité. En particulier dès les années 1920, le marchand Paul Rosenberg -le grand-père d’Anne Sinclair -, a mis en place une stratégie efficace de promotion dans toute l’Europe et aux Etats-Unis, non seulement auprès des collectionneurs privés, mais encore auprès des musées.

Rien de semblable n’est arrivé pour l’artiste allemand Otto Wols (1913-1951). Le 15 juin, à l’hôtel Drouot seront dispersées 162 de ses œuvres en provenance indirecte de son atelier, par le jeu des successions.

otto wols
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Wols est un inclassable. Cet artiste mort à 38 ans a d’abord produit dans un style surréaliste. Ses tirages photographiques seront d’ailleurs dispersés en novembre prochain au moment de Paris-Photo. Mais il n’a jamais été associé officiellement au cercle d’André Breton. Puis sa production de peintures est un temps de type « fantastique  » avant de passer dans les années 1940 à une abstraction de type organique. Des visions microscopiques fantasmatiques qui se transforment ensuite en une peinture gestuelle que les spécialistes classent dans le courant de l’« Art informel », auquel appartiennent aussi Jean Fautrier et Jean Dubuffet.

Même si aujourd’hui ses oeuvres figurent dans les musées comme le centre Pompidou, même s’il a bénéficié de rétrospectives importantes comme en 1973 au musée d’Art moderne de la Ville de Paris ou en 1989 à la Kunsthaus de Zurich, ce peintre et photographe avait une oeuvre inclassable. Le corpus de sa création comprend un nombre de toiles restreint, que Cyrille Cohen de Sotheby’s chiffre à environ 50.

Une cote ascendante
Wols n’est jamais devenu un artiste vraiment célèbre et sa cote en pâtit. En outre, le marchand parisien de la fin de sa carrière, René Drouin, n’a pas réussi à lui donner un retentissement international. Enfin, des problèmes d’attribution ont contribué à créer un climat de suspicion autour de ses aquarelles après sa mort. Aujourd’hui, son marché répond à la demande d’un cercle d’initiés, d’amateurs férus d’histoire de l’art.

Cela dit, récemment, deux tableaux ont atteint des sommes importantes. Les deux datés de ses années d’appartenance au courant de l’Art informel. Le 10 février à Londres, Sotheby’s a cédé une de ses toiles des années 1946-1947 pour le prix record de 2,7 millions d’euros. Le 31 mai, toujours chez Sotheby’s, mais à Paris, une autre toile a confirmé la cote désormais ascendante de Wols, avec une adjudication à 1,3 million d’euros.

Depuis la fin des années 1980, seulement 17 toiles de Wols sont passées aux enchères. Ce 15 juin, sept peintures inédites seront mises sur le marché. Elles scandent l’évolution de sa création. 1932 : « Objets flottants, la banane » est une composition étrange qui tient un peu de Miro et représente des espèces de patates colorées dans l’espace. Estimation : 80.000 euros. 1940 : « Les Poissons et les vagues » consiste en un enchevêtrement de formes comme un coquillage avec de multiples perles. Estimation : 80.000 euros. 1949 : « La blême » est une composition faite d’un ensemble de mouvements du pinceau sur la toile. Estimation : 200.000 euros, mais elle pourrait atteindre une somme bien supérieure. Enfin, l’année de sa mort, en 1951, il peint « Le Scorpion », un ensemble de traces pourpres laissées sur une toile beige. Estimation : 150.000 euros.

Pour les budgets plus modestes l’intérêt de ses enchères, uniques, tient au grand nombre d’oeuvres sur papier dispersées. La marchande spécialiste du surréalisme, Natalie Seroussi, qui expose son travail depuis plus de vingt ans, en présente d’ailleurs plusieurs à la foire de Bâle la semaine prochaine. Elle estime que les aquarelles de qualité de Wols se négocient actuellement à partir de 30.000 euros. Ce 15 juin, les dessins à la plume qui s’inscrivent dans une verve surréaliste, sont estimés à partir de 6.000 euros et les aquarelles à partir de 8.000 euros. Même si certaines estimations du catalogue sont, d’avis de professionnels « exagérément basses « , on peut espérer, au regard de la quantité d’oeuvres sur papier dispersées, obtenir une de ces feuilles, témoignage de l’histoire de l’art du XXe siècle, pour moins de 10.000 euros.

Wols was the pseudonym of Alfred Otto Wolfgang Schulze (27 May 1913, Berlin – 1 September 1951, Paris), a German painter and photographer[1] predominantly active in France. Though broadly unrecognized in his lifetime, he is considered a pioneer of lyrical abstraction, one of the most influential artists of the Tachisme movement.[2] He is the author of a book on art theory entitled Aphorismes de Wols. Alfred Otto Wolfgang Schulze was born in Berlin in 1913 into a wealthy family; his father was a high-ranking civil servant and patron of the arts who maintained friendships with many prominent artists of the period, including Otto Dix. In 1919, the family moved to Dresden, where consequently he found his love for art in 1927.[3] In 1924, Schulze was given a still camera, an event that, along with the death of his father in 1929, became one of the defining moments of his life. In 1930 he began to pursue an apprenticeship with his camera at the Reiman-Schule, the Berlin school of applied art.[3]He was a multifaceted man who was capable of teaching German, painting, and capturing photographs of portrait landscape.[3]

After abandoning school, Schulze pursued several interests, including ethnography before moving to Paris in 1932 on the advice of László Moholy-Nagy. After visiting Germany in 1933, he decided not to return, instead traveling to BarcelonaMajorca, and Ibiza, where he worked odd jobs, including a stint as a taxicab driver and a German tutor.[2]

In 1936, he received official permission to live in Paris with the help of Fernand Léger; as an army deserter, Schulze had to report to the Paris police on a monthly basis. Beginning in 1937, he actively worked on his photographs, which were shown in many of Paris’s most prestigious galleries. He befriended luminaries of the period, including Max Ernst and Jacques Prévert. As a German national, Schulze (like Ernst) was interned at the start of World War II, but he managed to escape and hide in Cassis near Marseilles, where he passed the time drawing and painting in watercolor.[3] In 1942 he fled from the Germans to the safety of Montelimar.[3]

He spent most of the war trying to emigrate to the United States, an unsuccessful and costly enterprise that may have driven him to alcoholism. Upon his return to Paris, after the hype from the war had died down, he had his first exhibition of watercolors in December 1945 at the Galerie René Drouin, where despite the lack of commercial success he made an impression on the circle of intellectuals around the gallery. These included Jean PaulhanFrancis PongeGeorges Limbourand André Malraux. The small works were displayed in light boxes.[4] A second exhibition in the same gallery two years later saw greater recognition. His paintings represented a rejection of figuration and abstraction, and a projection into a metaphysical plane.[4]

Wols (Alfred Otto Wolfgang Schulze), 1947, It’s All Over The City

In the years following the war, Schulze concentrated on painting and etching. His health declined severely towards the end of the 1940s; in 1951 he died of food poisoning at the Hotel Montalembert in Paris, after releasing himself from hospital against medical advice.[5] After his death his works were shown at the Kassel documenta (1955), documenta II (1959) and documenta III (1964).[3]

otto wols
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His inspiration to become an artist derived from the work of the artists Paul KleeOtto Dix and George Grosz.[3] His advisor Moholy-Nagy instructed him to pursue his artistic endeavours in Paris.[3] His encounters with Jean-Paul Sartre and Simone de Beauvoir awakened a lively interest in the philosophy of Existentialism

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