Nicolas GagnaireJ’aime penser qu’il existe mille façons de peindre et que leur plasticité se confronte pour donner naissance à un langage. Un tableau peut comporter des petites touches appliquées de manière sèche alors que sur la même surface on trouvera une peinture plus fluide offrant des transparences.
La juxtaposition de deux techniques différentes crée des dissonances plastiques intéressantes. De même qu’une ligne diffuse juxtaposée aux cotés d’une ligne stricte, une touche lisse et une touche rugueuse participent aux langages.
Contrairement à la peinture abstraite, je pense proposer des fragments d’objets et de paysages qui s’identifient au réel de manière très subjective. Une nature morte, un bout de ciel, une ZAD, un environnement marin sont des éléments sur lesquels je travaille.Pourtant il n’y a rien de photographique, c’est l’expression, l’utilisation des couleurs et de la touche qui me guide. Le tableau défini un espace limité, son intérêt réside dans le fait que l’on peut se projeter hors
de ses limites. Dans mon cas, je donne un minimum d informations aux éléments peints de telle manière que le spectateur est sollicité dans son imagination pour le redéfinir lui même.
Il ne s’agit pas de hors champs mais plutôt d’un espace psychique laissé à la libre interprétation de celui qui le contemple. Il n’y a presque jamais de volonté initiale, c’est la démarche plastique qui défini au fur et à mesure ce que j’en perçois.

Je ne suis pas suffisamment abstrait, sur chacune de mes peintures j’ai le sentiment de jouer le rôle de l’éponge, et d’absorber une quantité de choses qui appartiennent ou pas au monde l’art. J’infuse dans de l’imagerie populaire et je le transpose inconsciemment sur mes toiles. Mais ça me demande un travail de recherche conséquent que je renouvelle à chaque fois. Et qui n’est pas toujours visible dans le résultat. Car je n’aime pas que les choses soient trop explicite. Mais juste suggéré comme de multiples tentatives.

J’adore comment le regard façonne la peinture, le dessin sans même les toucher. C’est un peu comme apprivoiser les choses, c’est surprenant.

En peinture tout se voit, même les traits, lignes, motifs que tu finis par recouvrir. couche après couches ça confère à l’œuvre de la profondeur et du mouvement. La peinture n’a rien à cacher

Nicolas Gagnaire
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